Après avoir passé des heures au salon, à dessiner les modèle que je devais présenter au tatoueur la semaine prochaine, j'avais besoin de prendre l'air et de me vider l'esprit de toutes pensées... Disciplinées. J'adorais mon métier, mais il néssécite beaucoup de concentration et de rigueur sur une longue durée. Je devais me défouler. J'avais reposé pendant une longue période dans le sous sol d'une des maisons abandonnées de la ville. Quand j'avais décidé de sortir de ma léthargie une bonne fois pour toutre, j'avais trouvé ce poste.Je vivais donc, dès lors dans un logement à quelques rues du salon. Un cadeau du destin...

Après avoir verrouillé la porte en verre de mon petit havre de paix, j'étais repassée chez moi pour me changer. J'avais troqué une robe qu'aurait pu m'envier Morticia Adams contre un pantalon en cuir. Plus pratique pour mon escapade à venir.
Je quittai donc le centre ville, préferant de loin l'atmosphère du bois et ses sentier, frais, calmes et grouillant de vies palpitantes. Je marchais sans un bruit, épiant le moindre mouvement. Bien sûr, j'entendais bien me nourir, mais j'étais consciente que ces lieux ne m'étaient pas attittrés. Je devais donc reter sur mes gardes... Ou juste, ne pas oubier d'être polie si je croisais la route de quelqu'un...

J ’essayais de prêter un minimum d’attention au monde qui m’entourait, quand j’entendis du
bruit… Quelqu’un était déjà en chasse. Un loup. Je m’approchai donc sans bruit. Je ne voulais pas sembler hostile. Cependant j’hésitais… Devais-je lui signaler mon arrivée, ou au contraire, ne pas la déranger… Dans les deux cas, j’étais un vampire, et donc, forcément une ennemie au premier abord… Je décidai d’être discrète, pour prendre le temps d’observer la scène…

La louve, je l’avais déjà vue, passer dans la rue du salon pour prendre un verre dans le bar qui se trouve juste en face… Mais je ne pensais pas avoir la connaissance de son nom. Elle était en colère, je pouvais le sentir de là où j’étais car cette énergie brûlante typique des lycanthropes fourmillait sur ma peau telle de petites aiguilles me piquant à d’innombrables reprises. Je m’étais donc perchée sur un arbre pour avoir une vue d’ensemble de ce qu’il se passait : La louve déchiquetait ce qui avait été, quelques temps auparavant un être humain. Il ne ressemblait maintenant, plus qu’à une pauvre carcasse sanguinolente.
Je pratiquais peu la chasse « éclaboussante » si je puis dire… En effet, le fait de ne pas devoir prendre la chair de mes victimes leur donnait simplement un air ensommeillé… Comme sur les tableaux peints par les grands peintres de mon époque, comme les descriptions des romans… Les jeunes gens étaient cueillis par la mort comme des Rose pures ouvraient leurs pétales. Dans la grâce et la sensualité. C’est pourquoi je préférais, sauf cas exceptionnel, offrir à mes victimes, un moment de plaisir ultime, plus ou moins intense selon mes goûts et mon humeur.

Détachant mon regard de la carcasse, je me concentrai sur tous mes autres sens pour desceller la présence éventuelle d’un, ou plusieurs autres humains encore vivants. C’est alors que je sentis une puissante odeur de peur panique, accompagnée du son d’un cœur qui battait si vite, que si on ne le calmait pas, il finirait par déclarer forfait. L’humain, était recroquevillé dans la tente, dont l’ouverture était cachée à la louve. Cette dernière était derrière la tente, toujours occupée à s’acharner sur son repas. Je descendis de l’arbre et entrepris de faire le tour de la tente pour en faire sortir l’humain, qui se trouvait être une jeune femme. Je lui souris, lui offrant mon sourire le plus rassurant.

"Venez, sortons d’ici, je vous promets, vous ne ressentirez aucune douleur… "

"Vous… Vous êtes un ange… ?"

Ses veines étaient pleines d’adrénaline, à tel point que qu’elle était capable de croire en n’importe quoi, en y pensant fort. Si cela pouvait lui offrir un minimum de réconfort de penser que j’étais un ange, j’en serais un pour l’instant à venir. Prenant soin de garder mon sourire, je la pris par le bras et l’entrainai vers l’extérieur de l’abri de toile –Qui serait un piège pour moi, si la louve décidait de délaisser son repas, pour porter son attention sur moi… A l’extérieur, je pourrais mieux capter ses mouvements. Une fois sorties, je l’allongeai près d’un arbre. La jeune femme semblait sous l’emprise de stupéfiants… L’un des effets de l’adrénaline. Elle me prenait pour une bouée de sauvetage, venue la sauver de toutes souffrances. Et en un sens… Ce serait le cas. A genoux à coté d’elle, je passai un bras sous sa nuque, comme pour la soulever. Instinctivement, elle essaya de se raccrocher à moi… Pensait-elle que je l’emmènerais au royaume de cieux ?
Je passai par-dessus son corps, sans peser sur elle, pour que la position soit plus confortable pour moi, au moment de passer aux choses sérieuses. Si l’angle était mauvais, je risquerais de lui faire mal, et de la faire sortir de son voyage hallucinogène.
Je me penchai sur elle, effleurai ses lèvres des mienne. Elle ferma les yeux, sans le moindre signe de résistance. Je passai une main dans ses cheveux, et laissai ma bouche glisser vers son cou, plantai mes crocs dans la peau fine, et la laissai s’endormir à jamais, apaisée par le « baiser de l’ange ».

Je laissai le corps là, et attendit de voir si, la louve avait changé d’occupation, puis, me décidai à contourner la tente, d’assez loin pour rester hors de portée de griffes, et me perchai sur un arbre en attendant qu’elle me repère. Je ne voulais pas paraitre hostile, elle avait commencé sa chasse avant moi…

Je baissai alors les yeux vers la jeune femme qui s’adressait maintenant à moi. Ses vêtements étaient tâchés de sang, et d’ailleurs, ses mains en étaient encore maculées. Ce qui émanait d’elle m’évoquait quelque chose à la fois sensuelle et sauvage. Ses cheveux longs aux reflets chaleureux encadraient son visage à l’expression rebelle, et vive. Je ne pu m’empêcher de lui trouver un certain charme. De plus, j’aimais le mélange de l’odeur de sa peau avec celle du sang…
Toujours perchée sur mon arbre je lui lançai :

« Je ne fais que respecter ton environnement de chasse petite Louve… De plus, ayant partagé les humains se trouvant là, il me semblait mal venu de partir comme une voleuse. Apres tout, même si j’ai l’habitude de venir ici, tu es arrivée avant moi aujourd’hui. Rien ne me coûte de te saluer. »

J e n’oubliai pas de ponctuer la fin de ma phrase d’un sourire avenant.
Son regard plein de rage avait subitement changé d’expression. Pour une raison que j’ignorais, elle s’était figée, et ses pupilles lupines avaient laissé place à des iris plus humains. Je ne m’étais pas vraiment attendu à ce que son agressivité retombe quand elle se focaliserait sur moi, mais plutôt le contraire.
Je pouvais parfois me monter curieuse au point de jouer avec les limites du raisonnable. Je descendis doucement de ma branche, prenant soin toutefois de ne pas lui tourner le dos. J’étais joueuse, mais pas suicidaire. Elle me regarda faire, immobile. J’étais toujours hors de portée. Mon sourire ornait toujours mes lèvres.

« Aurais-je l’honneur de connaitre ton nom ? Le mien est Scarlet. »

Un étrange magnétisme rendait l’atmosphère… Différent. Impossible de dire quelle tournure allait prendre cette rencontre, mais le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle pimenterait sûrement ma petite promenade de routine.
J’avais fait en sorte que ma voix soit douce et caressante, sans tomber dans le tendancieux. Je ne voulais pas la manipuler, ni qu’elle pense que c’était mon intension.

Il me semblait que nous étions totalement opposées… Tous en elle m’évoquait une certaine rage de vivre sauvage. Je sentais la chaleur de son énergie émaner d’elle de là où je me trouvais. Alors que moi, je représentais en quelque sorte le charme glaciale de la mort, qui fige nos traits dans un sommeil duquel on ne se réveille jamais. Je représentais maintenant cette étrange beauté glaciale que j’admirais déjà de mon vivant…

La question était de savoir si elle allait brûler mes ailes ténébreuses que me voient souvent les humains mourants, allais-je être contrainte de lui infliger la morsure du froid… ? Mais au fond de moi, j’espérais que nous pourrions trouver un équilibre…

Je décochai mon plus beau sourire

« Cette guerre n’a aucune logique. Elle ne fait que prédisposer des inconnus à se détester. »

Je me rapprochai d’elle, par simple goût du risque. J’aimais troubler les gens. Loin de moi l’idée de lui faire du mal, mais… C’était toujours agréable de voir que je faisais mon petit effet. Elle était sur ses gardes. Logique, qui pouvait bien savoir ce que d’autres vampires avaient pu lui faire subir… ? Mais la différence avec moi, c’était que… Jamais je n’avais demandé à appartenir au clan des Sangs Froids. Je dirais même que ma vie s’était effondrée par la faute de l’un d’eux. Avant cela, ma place était dans les bras d’un loup. L’amour de ma vie.

Je me ressaisis. Chaque fois que je pensais à lui, je faisais un bon dans le passé, et me remettais à renier la réalité.
Je m’approchai donc à pas feutrés

« Je n’ai pas non plus d’instinct meurtrier envers toi. Tu as autant le droit a la vie que n’importe quel être qui peuple cette ville. »

Je continuais d’approcher sans la quitter des yeux, attendant une réaction. Si j’avais dû l’attaquer, je l’aurais déjà prise par surprise. Mais elle m’intriguait cette louve au tempérament de feu… Une certaine rage était contenue en elle. Pourtant, quelque chose de doux pouvait paraitre dans la finesse de ses traits et de ses mains... Son corps menu arborait de gracieuses courbes qui appelaient la caresse...
Je n’étais plus qu’à un mettre d’elle. Je parlai tout bas cette fois

« Le bois est bien assez grand pour nous rassasier grand nombre d’entre nous, et la chasse à plusieurs rajoute un peu de piment, je trouve. »

Ma voix n'était plus qu'un souffle semblagle au bruissement du vent dans les feuilles.
Je me figeai devant elle, alors qu’elle pouvait à présent me toucher en tendant le bras…