Et maintenant, il faut vous raconter son histoire ? Ah cela risque d'être un peu compliqué car il ne se souvient que très peu de sa vie humaine mais s'il fait un peu l'effort, certains souvenirs peuvent lui revenir mais seulement s'il force.

Tout ce dont il se souvient, c'est qu'il est quelque part dans un village faisait parti d'Haïti. Il vivait dans une tribu qui vénérait divers dieux païens. Il se rappelle que son nom, Godric, un nom qui lui venait d'un de ses plus illustres ancêtres mais pas contre, il est incapable de vous donner la signification de ses tatouages. Par contre, il se rappellera toujours du soir où il est devenu un loup. Il venait tout juste de fêter son seizième anniversaire et avec quelques amis, ils étaient partis se baigner dans la rivière située non loin de son village. Il se baignait en riant mais il se rendit compte après que ses amis étaient partis, probablement tous rentrés au village car la nuit était tombée. Il aurait pu rentrer à son tour mais il avait toujours aimé se trouver dans l'eau. Il se sentait en paix. Tout à coup, il entendit du bruit en provenance du village. Il sortit de l'eau et courut vers chez lui mais ce qu'il vit le figea sur place. Son village était attaqué par un ennemi invisible.

Mais alors qu'il prenait son chemin de retour vers la maison, il entendit un bruit tonitruant, puissant comme le tonnerre déchirant le ciel. Mais le vent lui apporta l'odeur de la poudre, de trois odeurs d'inconnus et...du sang. Pris de panique, Godric se précipita vers sa maison, mais il s'était trop éloigné. Il se trouvait à environ 500 mètres, et il aurait pu arriver en un peu moins d'une minute -étant trop jeune pour faire le trajet en moins de temps-, mais une minute c'était long. Très long. Trop long. Plusieurs autres coup de feu retentirent et l'odeur du sang se fit plus forte, plus prégnante, alors que Godric courait vers sa maison désespérément. L'odeur de la mort imprégnait à présent l'air. Mais alors qu'il était proche, il entendit un hurlement déchirant qui vint lui serrer le cœur. C'était le cri de son père. Un cri de souffrance et de désespoir adressé à son fils, une supplication pressante : Enfuis toi mon enfant ! Ce hurlement le glaça sur place quelques secondes, puis il reprit rapidement ses esprits. Deux personnes se dirigeaient vers lui à une vitesse humaine. Il pouvait les sentir et entendre leurs pas lourds même amortis par la neige. Il avait vite compris que ses parents étaient partis et il pouvait flairer l'humanité chez les deux êtres qui s'étaient mis à leur poursuite. Il bouillonnait de peur et de rage, et avait plus que tout envie de se jeter sur les faucheurs de vie, de teinter la neige de leur sang. Son cœur réclamait tribut du sang, vengeance. Mais il n'était pas inconscient. Il était encore trop jeune, trop faible pour faire face à ces deux adultes. Godric et ses frères et sœurs couraient dans les bois. Tout en courant, il vit une sœur, un frère et encore un frère tomber morts.... Ses larmes montaient au fur et à mesure que ses foulées l'emportaient loin des siens.

Soudain, il sentit une douleur à la nuque et tomba sur le sol, inconscient. Lorsqu'il se réveilla, il était entouré d'un homme et d'une étrange jeune fille. Celle-ci demanda à l'homme qui semblait être son père comment elle devait s'y prendre pour le transformer en loup. Godric ne comprenait pas trop par où elle voulait en venir mais il sentit une seconde fois une douleur dans le cou quand elle se pencha au-dessus de lui, tous crocs dehors. Il comprit enfin, mais un peu tard, qu'il avait affaire à des créatures des ténèbres et qu'il était entrain de devenir l'un des leurs.

Étant un tout nouveau loup garou, Godric se sentait plus fort qu'il ne l'aurait cru être un jour mais il devait rester un temps avec sa créatrice pour qui il ne ressentait rien, ne sachant que fort bien qu'il n'était qu'un jouet pour elle. Elle l'avait transformé uniquement parce qu'elle le trouvait beau. Il vécut donc environs un siècle avec eux avant de prendre son envol mais à vrai dire, c'était parce que sa créatrice s'était trouvée un nouveau jouet. Il sillonna les terres, semant la mort sur son passage et n'épargnant personne.

Ses yeux étaient clos. Plongé dans le noir de sa vision éteinte, il se tenait debout, tenant ferment les bords d'un vieux meuble de bois, en face d'un miroir. Il sentait un liquide chaud couler le long de sa joue. Sa bouche entre-ouverte tremblait légèrement devant la douleur, et sa respiration n'avait de cesse de s'accélérer, rendant chaque battement de son cœur un peu plus douloureux que le précédent. Il souffrait, mais la douleur physique n'était qu'une moindre compensation pour racheter ce qu'il avait fait.
Le sol tremblait sous ses pas, le bois du navire craquait, semblable à un long râle d'agonie. La chaleur des flammes se rapprochait, dévorant l'air, le surchargeant de cendres, portant jusqu'à lui les derniers soupirs des mourant. Et quelque chose d'autre. Des bruits de pas se rapprochaient. Il les entendait, malgré la violence qui sévissait sur tous les ponts du navire. Il tomba au sol, alors qu'un nouveau boulet de canon transperçait le navire, déchirant ses entrailles, brûlant ses chairs, accentuant son agonie. Il ne voulait pas mourir, pas maintenant. Sa liberté était à portée de main.
La porte de la salle des cartes s'ouvrit doucement, craquant sur ses gonds. Les pas se rapprochèrent encore un peu, et avec eux, une promesse. Une promesse qu'il s'était faite à lui-même. Il avait laissé une partie de son âme derrière-lui, comme un acompte versé à l'Enfer qui l'attendait. Il se redressa comme il put, puis ouvrit les yeux. Bienvenue dans le monde en noir et blanc. Son œil gauche, ouvert sur la réalité, lui montrait la ruine qui régnait autour de lui. Des cartes brûlaient paresseusement, les vitres étaient brisées, soufflaient par les explosions. Du sang continuait à s'en écouler, gouttant sur le sol à intervalles irréguliers. Il le cacha d'une main, espérant arrêter la petite hémorragie.

Tout à coup, un puissant choc secoua totalement le navire où il se trouvait. Une tempête venait de se former aux alentours de l'immense navire et commençait à réussir à le couler. Des torrents d'eau entrait à l'intérieur du bateau afin de l'emmener à tout jamais dans le trépas, au fond de l'océan. Suite à la peur de cet tempête, la partie lycanthrope dans le corps du garçon se mit à agir. Dans un relâchement de cris plus fort les uns que les autres, l'ancien se transforma en un énorme loup au pelage couleur de nuit. Pendant que le bateau était en train de couler, l'énorme animal bondit à l'eau en se laissant errer par les flots. Ils erra pendant plusieurs jours dans la mer, avant de venir s'arrêter sur une plage anglaise. Son corps était celui d'un adolescent depuis sa transformation en lycan, et un pêcheur le recueillit en sa demeure. Le temps passait...

Il a traversé les siècles. Actuellement, il se fait passer pour un jeune noble de seize ans orphelin et de santé fragile.
Mais depuis quelque temps, les humains, plus particulièrement les soldats. La population ignore encore mais il semblerait, aux yeux de Godric, que la famille royale ait découvert l'existence des créatures surnaturelles et il est dangereux de rester à Londres pour lui mais c'est impossible car depuis plusieurs semaines, il est attiré par une jeune humaine de noble famille et il ne pense sans cesse à elle. Cependant, il fait très attention pour ne pas être démasquer et son serviteur lui est très utile, surtout qu'il le fait passer pour son tuteur. Les temps sont dures mais le loup a vu bien pire. Croyez-moi !