Kaitlyn aime les gens, c'est un fait. Etait-ce ses instincts de lycans, ce désir de tout le temps vouloir être en "meute" mais elle cherchait sans arrêt ce contact avec le monde extérieur. Voila pourquoi sa simple boutique de fleur à Londres s'était rapidement transformé en un petit café. Certes on pouvait toujours y acheter des fleurs, mais on pouvait désormais prendre le temps de se poser autour d'une petite boisson.Il n'était d'ailleurs pas rare que ceux-ci soient accompagnés de petits gâteaux cuisiné personnellement par la louve. L'endroit était des plus agréable pour quiconque aime les ambiances calme et très zen. En effet,Kaitlyn avait aménagé les lieux de manière à ce que le client s'y sente bien. De part et d'autres se trouvaient des bouquets, arbustes et autres décoration florales. Puis, dispersé un peu partout dans la boutique se trouvaient des fauteuils de style ancien ainsi que des petites tables. Souvent, la jeune femme se plaisait à faire la conversation à leurs clients qui oubliaient le temps d'un instant leurs tracas quotidiens. Et ceux-ci revenaient de temps à autre pour le plaisir d'une compagnie ou tout simplement d'une bonne tasse de café ou de thé selon les goûts de chacun.
Mais aujourd'hui, en ce dimanche pluvieux, les gens avaient préféré rester au sec, chez eux. Kaitlyn, la mine morose étaient dans son comptoir, l'humeur morose,une tasse de thé fumante entre les mains. Seul les portraits de ses proches qui campaient fièrement sur son comptoir, lui tenaient compagnie. On pouvait y voir Adam, son regretté mari, accompagné de leurs trois enfants, encore tous jeunes à l'époque. Puis à cette belle brochette venaient s'ajouter les photos de Nathan, puis de Jared. Ils étaient sa famille et il n'y avait pour elle rien de plus précieux. Comme elle aurait aimé qu'Adam soit encore là. Amy, leur petite dernière était sur le point de devenir maman ... Tu aurais été un merveilleux grand père, pensait-elle en regardant la photo d'Adam. Le temps avait passé, mais peut-on réellement se remettre d'une telle perte?
Soudain, alors que Kaitlyn était perdue dans ses pensées, la clochette accroché à la porte de sa boutique tinta joyeusement, annonçant l'arrivée d'un visiteur.

L'air était humide, les gouttes de pluie venaient heurter le visage de Vlad sans qu'il ne s'en rende vraiment compte, le silence était presque pesant. Seul le bruit de l'eau coulante le long des trottoirs se faisait entendre.
Il marchait dans une rue déserte, perdu dans ses quelques pensées, il réfléchissait à la quête de vengeance qu'il avait débuter il y a bon nombre d'année. Une jeune femme lui avait conseillé de se rendre à Londres pour sûrement trouver des réponses. Après tout pourquoi pas, il cherchait un lycan, et il savait que Londres était une ville importante pour les regroupements des vampires et des lycans, parmi les humains.
Le bruit de ses pas résonnait sur les pavés tandis qu'il errait sans but réel. Vlad venait d'arriver dans cette ville, il ne connaissait donc personne, rien ne jouait en sa faveur. Après quelques pas, il vît ce qui ressemblait à un café, il avait l'air ouvert.
"Quitte à perdre du temps, autant le faire au chaud." s'était-il dit à soi-même.
Il poussa doucement la porte de ce qui se révélait être un petit café/fleuriste, combinaison certes étrange, mais plaisante. Le parfum des fleurs se mêlait subtilement à celui du café chaud. L'art floral avait toujours laissé Vlad dubitatif, mais il fallait reconnaître que le propriétaire de ces lieux avait un goût certain pour la décoration. La douce chaleur d'un feu d'une cheminée crépitante vînt sécher le visage du jeune homme détrempé. Puis un autre parfum vînt chatouiller son odorat, un doux enivrant parfum de femme. Il la vît, accoudé derrière le comptoir, une femme resplendissante, aux allures d'une grande dame venue tout droit de l'époque lointaine de Vlad.
Il remarqua cependant la mélancolie évidente inscrite sur son visage, une nostalgie telle qu'il pouvait ressentir en pensant à ces années passées avec sa douce Sélène. Une légère perle salée naquît dans le coin de son œil alors que quelque chose d'inconnue compressa son cœur meurtri.
La jeune femme leva son regard vers Vlad. Il ôta son chapeau et s'inclina.
"Bonjour madame." Dit-il en prenant soin de cacher ses émotions naissante.

La clochette tinta et du froid glalcial de ce dimanche pluvieux, vint un inconnu compagnon d'infortune. Sortant de ses mélancoliques souvenirs, Kaitlyn leva les yeux sur cet homme, très , comme venu d'un autre siècle. Ses manières, sa façon de parler et de se mouvoir, lq fleuriste remarqua rapidement que ce nouveau venu n'était pas un humain, ou du moins il ne l'était plus depuis longtemps, tout comme elle. Elle ne reconnut pas un de ses congénères, elle en conclut donc que c'était soit un vampire, soit un dandy ... Dans les deux cas, elle n'avait aucun à priori, et du moment que sa sécurité n'était pas en danger, elle ne s'en faisait pas.
-Monsieur. Le salua t'elle avec le même respect dont il avait fait preuve.
Elle l'observa durant un bref instant pendant lequel elle put reconnaître une certaine mélancolie. Malgré le soin qu'il mettait à la dissimuler, Kaitlyn pouvait la voir car elle même était emprunt de ce meme sentiment.
-Vous êtes trempé, venez vous asseoir auprès du feu. Proposa t'elle, avenante en désignant un siège, juste à côté de la cheminée.
Rapidement, elle disparut dans l'arrière boutique et revint chargée d'une grosse buche de bois qu'elle transportait sans aucun mal. Elle charmantdéposa celle-ci dans la cheminée qui réveilla le doux crépitement du foyer. En cette triste journée, le feu avait quelque chose de réconfortant, plus qu'une source de chaleur c'était un doux compagnon qui réchauffait plus l'esprit que le corps. Etant lycane, sa température corporelle était déja bien assez chaude.
-Puis-je vous offrir une boisson chaude ? Demanda t-elle en se rapprochant de l'homme, un sourire des plus aimables aux lèvres. Elle se doutait bien qu'il n'était pas ici pour acheter des fleurs.

«Merci beaucoup.» Dit-il en ravalant ses émotions.
Vlad sentit aussitôt son cœur de marbre glacial se réchauffer, il faut dire qu’il n’avait pas l’habitude d’être aussi bien accueilli. La douce voix de la jeune femme vint résonner entre ses tympans pour son plus grand bonheur. Mais quelque chose le dérangeait, quelque chose qu’il connaissait bien. Une odeur, une présence ou en tous cas, une chose qu’il n’aurait pas accepté habituellement.
Et puis la réponse lui arriva aussi brutalement qu’un pieu dans le torse : cette ravissante femme n’était autre qu’une lycane. Vlad s’efforça de ne pas laisser pousser ses canines, il n’était pas la pour chercher querelle, et il s’en voudrait de ne pas se contrôler au risque de blesser cette femme si charmante et si avenante. Après tout, cela faisait des siècles qu’il cherchait un lycan dans le but de se venger, mais ce n’était pas elle.
Il mît ses ardeurs de côté et observa la louve raviver le feu avec une aisance inhabituelle, il ôta sa cape trempée et s’assit sur le petit fauteuil que lui avait offert cette jolie brune.
«C’est une bien jolie boutique, il y fait bon s’y réfugier par un temps pluvieux comme aujourd’hui.» se dit-il en haussant un sourcil.
Il approcha ses mains de la flamboyante cheminé, son sang était plus froid encore qu’à l’habitude. C’est à peine s’il pouvait serrer ses poings. La jeune femme était là, attendant une réponse de la part de Vlad. Ce dernier était tellement plongé dans ses ressentis et ses pensées qu’il en avait presque oublié la question de son hôte.
«Pardonnez-moi damoiselle, il semblerai que je me sois égaré par mes gardes dans mes pensées. Pour vous répondre : bien volontiers… Puisque je suis à Londres il me sera fort agréable de goûter votre thé.»
Avant qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit, il se leva et dit :
«Mais je manque à tous mes devoirs, veuillez me pardonner. Décidemment cette journée se fait bien rude lorsque la nuit s’est faite mouvementée.»
Il fit une légère révérence :
«Je me nomme Vlad… Pour vous servir Madame.»